Les Rapaces (1939)
- Kathleen Sheridan
- 23 juin 2016
- 3 min de lecture
J'ai trouvé ce document datant de 1939. Il s'agit du film "Leinen aus Irland" dans lequel Oskar Werner jouait le rôle d'un garçon d'ascenseur. Ce titre a été traduit en français par "Les Rapaces". Voici le texte de ce document dans sa totalité.

Scénario
Vienne, la ville d'amour mène encore une vie dorée et heureuse, mais le vieil édifice de l'Empire Autrichien craque déjà. L'argent, le vil argent se substitue de plus en plus aux vraies valeurs : travail, nation et famille. Il souille tout, pourrit tout. Un capitalisme sans vergogne voue à la ruine et à la famine d'honnêtes artisans. La petite industrie allemande est broyée par les trusts. Et l'Etat - un Etat corrompu, incapable et faible - prête la main aux écrémeurs et aux flibustiers.
La société Libusa vendait depuis toujours d'honnêtes tissus fabriqués par les artisans Allemands des Sudètes. Mais le nouveau secrétaire général, le juif Siegfried Kuhn, calculateur cynique et pervers, spéculateur sans scrupules, suggère à son patron, le confiant, l'optimiste, le candide président Kettner, un stratagème qui permettrait à la Libusa de prendre une place prépondérante sur le marché autrichien : au lieu d'acheter des toiles aux artisant des Sudètes, on les achètera en Irlande à vil prix, et on obtiendra la franchise douanière.
C'est la ruine de milliers et de milliers de tisserands, c'est la mort certaine d'une florissante industrie nationale, mais la réussite de ce plan rendrait Kuhn riche et puissant... Et, lorsqu'il sera parvenu à ses fins, Kuhn épousera la belle Lily Kettner, la fille unique du patron... Il deviendra alors le maître tout puissant de la grande société !

C'est en vain qu'un honnête commerçant, Aloyse Hubermeyer, une sorte de Huron, de paysan du Danube, tente de s'opposer aux desseins de l'homme d'affaires juif : que peut-il, lui qui est pauvre, petit, isolé ?
L'octroi de la franchise douanière dépend d'un certain Franz Goll, jeune fonctionnaire au Ministère du Commerce. Kuhn décide de le faire "travailler" par Lily. Les jeunes gens se rencontreront à un bal qu'organisera l'élégante, vaniteuse, et fantasque Mme von Gebhardt, soeur du président Kettner, étoile adulée du grand monde viennois.
Le bal a lieu et les jeunes gens se rencontrent. Mais une passion vraie, irrésistible et pure, qui n'était pas prévue par le cynique Kuhn, unit spontanément Lily à Fritz Goll. Lily a su discerner les qualités morales du jeune homme qui va droit son chemin.


Sur ces entrefaites, l'opiniâtre Hubermeyer débarque à Vienne et entreprend d'innombrables démarches afin de faire échouer les projets de Kuhn. Après quinze jours d'efforts, un heureux hasard lui permet de découvrir au Ministère du Commerce le dossier "Toiles d'Irlande". Un autre hasard le met en présence du Ministre, grand fonctionnaire somnolent et profondément incapable. Il ne lui mâche pas ses quatre vérités. Gros émoi, scandale retentissant au Ministère. Et c'est alors que cette forte parole échappe au brave Hubermeyer : "Ce ministère est une vraie écurie !"

Pendant ce temps, Kuhn a fait espionner les jeunes gens par son oncle, un juif sordide nommé Sigi Pollack, et a découvert leur amour. Il a averti le Président Kettner. Celui-ci a invité sa fille à exercer une "pression amicale" sur l'honnête fonctionnaire. Lily fait semblant de se prêter à cette manoevre, mais c'est dans le but d'éprouver Fritz Goll. Un pénible malentendu se produit alors. Lily croit que par amour pour elle, Fritz a trahi ses principes et qu'il a appuyé la demande de la Libusa.

En réalité, Fritz a déclaré qu'il lui était impossible de donner un avis favorable et il a envoyé sa démission au Ministre. Mais Lily qui ignore tout cela, décide de ne plus revoir le jeune homme.
Cependant, dûment instruit par l'infatigable Hubermeyer, le Président Kettner a lui-même retiré sa demande et résolu de conclure d'honnêtes accords avec les petits producteurs des Sudètes. Il renvoie Kuhn alors que celui-ci croyait avoir atteint tous ses buts et s'apprêtait à lui demander la main de Lily.

Un ami de Fritz Goll renseigne Lily sur la vraie attitude de celui qu'elle continue toujours à aimer secrètement. La jeune fille n'obéit plus qu'à son coeur et se précipite à la gare du Sud ou Fritz était sur le point de prendre le train. Dans un compartiment de l'express, les heureux fiancés se retrouvent.
Quant au brave Hubermeyer, il retourne dans sa bonne ville de Warnsdorf où ses compatriotes lui font une réception chaleureuse. Il a déjoué une machination désastreuse, il a remis le travail et la probité en honneur, il sera le grand homme de sa petite ville.


Comments